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Une maman avec ses enfants au restaurant

On croit souvent qu’un séjour en pourvoirie, c’est réservé aux groupes d’amis amateurs de pêche ou aux familles « traditionnelles ». Pourtant, vivre l’expérience en mode maman solo avec trois ados, c’est non seulement possible, mais c’est aussi l’occasion de vivre des moments uniques en pleine nature, loin du bruit et des écrans. Oui, c’est possible de faire un trip de pêche sans aucune figure masculine pour partir un feu, démarrer le moteur de la chaloupe ou éviscérer ses poissons. Voici le récit d’une escapade où se mêlent pêche, baignades, fous rires… et quelques belles rencontres avec la faune québécoise. J’avais envie de vous partager mon expérience en tant que mère célibataire avec trois enfants.

Notre voyage commence sous un véritable déluge, comme Mère Nature sait nous en offrir parfois en période estivale. Je m’étais prise un peu d’avance pour préparer l’immensité des bagages et la nourriture pour quatre jours — moi et trois adolescents de 11, 13 et 15 ans. Ça mange ces « petites bêtes-là », comme on dit en bon Québécois !

Quatre heures de route nous attendaient pour rejoindre La Pourvoirie du Lac OscarCe lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre, à 45 minutes de La Tuque, en Mauricie. La voiture était tellement pleine qu’on naviguait entre les oreillers, la glacière et les cannes à pêche qui nous frôlaient les oreilles. Même la route forestière à emprunter était si belle qu’elle ferait rougir certaines routes asphaltées du Québec. À l’accueil, une employée, incroyablement gentille et attentionnée, nous attendait avec le sourire. Le genre de personne qui te traite comme un être humain, pas comme « le client de plus » qui arrive un peu tard. Après s’être assurée que notre route s’était bien déroulée, elle nous explique où se trouve notre chalet : isolé, sur un lac privé, à environ vingt minutes de route. Le rêve. Elle précise aussi qu’un guide, Éric, nous y attendra pour tout ce qui concerne la pêche. Après que les trois ados aient profité des dernières minutes de Wi-Fi (car il n’y en aura pas au chalet), nous reprenons la route vers notre campement pour les trois prochaines nuits.

À notre arrivée, Éric et sa conjointe nous accueillent avec chaleur et nous expliquent tout : les lacs et chaloupes, les espèces à pêcher, le fonctionnement des moteurs et des installations du chalet. Un accueil aux petits soins. Et que dire du chalet… un hébergement 4 étoiles digne de mes attentes les plus élevées. À peine installés, mes deux plus vieux partent pêcher sur notre lac privé pour la dernière heure de clarté. Ils reviennent avec trois magnifiques truites mouchetées. Elles finiront dans notre assiette le soir même — un vrai festin et la fierté d’avoir dégusté le fruit de leurs efforts.

Le lendemain, on se réveille à 5 h 30 pour profiter d’une matinée de pêche. Le lac est calme, une légère brume flotte à la surface et des huards se font entendre au loin. Nous avons même le privilège de les voir plonger et ressortir avec leurs prises, comme s’ils voulaient nous montrer comment faire. Ce décor vivant et sonore rend le moment encore plus magique. En quelques heures, les truites s’enchaînent. De retour au chalet vers 10 h, j’organise un brunch digne de ce nom pour mes petits affamés, avant notre départ pour le grand réservoir Blanc en après-midi. L’objectif : s’initier à la pêche au doré et au brochet.



Pendant le déjeuner, Éric passe préparer une deuxième chaloupe sur notre lac. Nous en profitons pour lui demander quelques conseils pour le doré et le brochet. Après avoir jeté un œil à notre équipement, il constate que… disons que nous n’avions pas exactement les bons appâts. Avec patience, il prépare nos cannes à pêche pour ces espèces combatives, puis nous confectionne aussi des bas de lignes prêts à être remplacés facilement pour retourner à la truite. Voilà aussi ce qu’est la pourvoirie : un service généreux, des conseils de professionnels et un accueil qui fait toute la différence.

Nous voilà prêts. Au réservoir, la chaloupe nous attend. On pêche à la traîne, on « jig », on change d’endroit… rien. Après deux heures à se faire brasser par le vent et les vagues, j’annonce que le doré et le brochet, ce ne sera peut-être pas pour cette fois. Mais, les enfants veulent continuer, alors on persiste une heure de plus. Résultat : toujours rien. On retourne donc sur notre petit lac à truite, là où on se sent dans notre élément. De retour au chalet vers 14 h, les enfants veulent se baigner. On enfile les maillots et on profite de l’eau fraîche pendant deux heures. Avant le souper, petit détour par l’accueil pour que les jeunes puissent profiter un peu d’Internet et télécharger un film.

Et puis, sur un coup de tête, on pousse jusqu’à La Tuque pour souper au restaurant. Sur le chemin, un ours noir traverse tranquillement la route juste devant nous. WOW ! C’était la première fois que je voyais cet animal en pleine nature. Quelle rencontre inattendue et impressionnante ! Ce soir-là, fatigués, on se couche tôt — l’absence d’Internet aidant.

Le lendemain, après une grasse matinée, on repart pêcher sur notre lac privé. Et là, spectacle inoubliable : un aigle à tête blanche plonge pour attraper un poisson, juste devant nous. Silence total dans la chaloupe, à l’exception des éclaboussures. Puis, les prises reprennent. Ma fille sort une superbe truite de 14 pouces, fière comme tout. Cette fois, les garçons insistent : c’est à moi d’arranger les poissons. Mission accomplie ! Avec fierté, je poursuis avec la préparation du souper « Terre et Lac » : mignons de porc et truite, accompagnés de légumes et pommes de terre. Un régal ! Le soir venu, le ciel s’embrase d’un magnifique coucher de soleil au-dessus du lac, juste avant d’allumer le feu de camp. On termine la soirée autour des flammes, à se raconter des histoires. Une journée parfaite.


 

Au dernier jour, lever tôt pour plier bagage et reprendre la route vers la vie quotidienne. En chemin, on se remémore nos péripéties et chacun partage ses moments préférés.

Alors oui, partir en pourvoirie en maman solo, c’est non seulement possible, mais aussi profondément agréable. Grâce aux bons soins de l’équipe et à l’ambiance unique de la place, nous avons passé un séjour mémorable… à refaire. C’est certain ! En terminant, un voyage seule avec les enfants, c’est l’occasion de ressentir une grande fierté personnelle d’avoir fait vivre d’aussi beaux moments à sa marmaille. Osez cette aventure et profitez de cette expérience en pleine nature entourée de vos petits amours !

 

Rédigé par Anne-Marie Royer, conseillère en développement touristique, développement durable et formation à la Fédération des pourvoiries du Québec