IDENTIFICATION
HABITAT
ALIMENTATION
REPRODUCTION
À l’âge adulte, la Grande Oie des neiges (Chen caerulescens atlantica) est entièrement blanche, à l’exception des rémiges primaires noires que l’on voit au bout des ailes. Les pattes sont rosâtres, tout comme le bec. Ce dernier, étroit et assez haut, est pourvu de denticules qui permettent aux Grandes Oies des neiges de se nourrir des racines des plantes qui poussent sur les berges vaseuses. Ces denticules forment un arc noirâtre, appelé sourire, de chaque côté du bec sur les mandibules supérieure et inférieure. Parce que les Oies fouillent continuellement dans la vase en quête de nourriture, leur tête prend souvent une couleur brun rouille à cause des traces de fer dans la boue.
Les jeunes Oies ont le plumage gris avec des motifs gris blanc. Leurs pieds et leur bec sont d’un vert ardoise foncé. Au cours de leur premier hiver, les jeunes perdent petit à petit leurs plumes grises qui sont remplacées par des blanches. Au début de leur deuxième année, les juvéniles sont aussi blancs que leurs aînés.
L’envergure des ailes d’une Grande Oie des neiges adulte peut être légèrement supérieure à 1,5 m. Les mâles adultes peu- vent peser jusqu’à 3,5 kg et les femelles, un peu moins. Les juvéniles, à leur premier automne, pèsent entre 1,5 et 3 kg.
Pendant la saison de reproduction, du début de juin au début de septembre, les Grandes Oies des neiges vivent dans la toundra de l’Extrême-Arctique, près des côtes ou à l’intérieur des terres sur les collines ou dans les basses prairies humides où pousse une grande variété de graminées et de carex. Pendant l’hiver, sur la côte de l’Atlantique aux États-Unis, elles fréquentent les anses et les baies marines, les marais, les prairies côtières et les champs cultivés.
La Grande Oie des neiges se déplace avec facilité sur la terre ferme, sur l’eau et dans les airs. Elle est une marcheuse émérite. Sur l’île Bylot (Nunavut), où se trouve la plus grande colonie reproductrice du monde de Grandes Oies des neiges, plus de 30 km séparent les sites de nidification et les sites de reproduction. Le lendemain de leur éclosion, un grand nombre d’oisons font ce trajet avec leur famille, arrivant à destina- tion en moins de quatre jours. À l’âge adulte, la Grande Oie des neiges peut distancer la plupart de ses prédateurs lorsqu’elle est en mue et incapable de voler. Elle nage bien, et même si elle ne plonge pas pour trouver sa nourriture, il lui arrive de le faire sur de courtes distances si elle se sent menacée. En vol, cette Oie se déplace habituellement à environ 55 km/h, peut atteindre des vitesses s’élevant à 95 km/h et voler sans interruption sur des distances pouvant atteindre 1 000 km.
Les Grandes Oies des neiges sont herbivores, c’est-à-dire qu’elles se nourrissent exclusivement de plantes. Dans les aires de reproduction, elles se nourrissent des racines et des feuilles d’une grande variété de graminées, de carex et d’autres plantes, et ce, 24 heures sur 24, pendant la journée sans nuit de l’été arctique. Près du fleuve Saint-Laurent, elles s’alimentent surtout de rhizomes, ou racines, des scirpes. Leur bec pointu est puissant et efficace pour tirer les racines des vases épaisses. Elles cherchent aussi de la nourriture dans les champs agricoles, où elles consomment des déchets d’avoine et de maïs ou broutent le gazon, les mauvaises herbes et les trèfles. Dans ses aires d’hivernage, la Grande Oie des neiges se nourrit de la racine de la spartine pectinée et d’autres plantes aquatiques, mais elle fréquente aussi les terres agricoles où elle mange du maïs, du soja ou du blé d’automne. Il n’est pas rare de voir des troupes de plus d’un millier d’Oies en train de brouter dans un champ.
La Grande Oie des neiges niche plus au nord que la plupart des autres oies et bernaches de l’Amérique du Nord, au sein de petites colonies plus ou moins associées les unes aux autres.
Comme la plupart des oies et bernaches, les Grandes Oies des neiges ne commencent pas à se reproduire avant l’âge de deux ans, et certaines attendent même jusqu’à l’âge de quatre ans. Elles s’accouplent pour la vie et ne prennent un ou une autre partenaire que si un membre du couple meurt. Les Oies arrivent à leurs aires de reproduction au début de juin, après avoir formé un couple ailleurs. Une dizaine de jours après leur arrivée, elles construisent leur nid sur des buttes sèches des milieux humides et des collines et sur les pentes abritées des ravins. La femelle choisit l’emplacement du nid et construit ce dernier à elle seule, mais le mâle reste aux alentours. Le nid est généralement caché dans une petite dépression du sol et est constitué de petits morceaux de végétaux séchés que la femelle trouve dans le voisinage immédiat. La femelle peut pondre son premier œuf dans l’heure qui suit le choix de l’emplacement du nid et, au fur et à mesure de la ponte, elle peut ajouter du nouveau matériel de nidification, y compris du duvet provenant de sa poitrine et de son ventre.
« >La femelle a une couvée, ou ensemble d’oisons, par an. Elle pond un œuf toutes les 36 heures, et la couvée compte normalement quatre ou cinq œufs. Elle commence à couver, ou réchauffer, les œufs après avoir pondu l’avant-dernier ou le dernier et, pendant les 24 jours d’incubation qui suivent, le mâle monte la garde près d’elle, s’éloignant rarement à plus de 50 m du nid. La femelle quitte le nid plusieurs fois par jour pour se nourrir, pendant une quinzaine de minutes chaque fois. À moins d’être effarouchée, la femelle ne quitte jamais le nid sans recouvrir ses œufs du duvet qu’il contient. Cette tactique lui permet de les dissimuler aux yeux des prédateurs et de les conserver au chaud jusqu’à son retour.
L’éclosion se produit entre le début et le milieu de juillet. Lorsque les oisons quittent le nid, environ 24 heures après l’éclosion du dernier œuf, ils sont déjà capables de marcher, de nager, de plonger et de se nourrir. Pesant environ 100 g à la naissance, les petits grossissent rapide- ment. À l’âge de six semaines, ils pèsent environ 2 kg, ont perdu le duvet jaunâtre de leur naissance, ont acquis leur plumage juvénile gris et blanc et commencent à voler. Les oisons sont prêts à entreprendre la migration vers le sud dès la première semaine de septembre. Le mâle et la femelle s’occupent tous les deux des petits pendant une période qui peut s’étendre sur un an et même plus.
L’éclosion se produit entre le début et le milieu de juillet. Lorsque les oisons quittent le nid, environ 24 heures après l’éclosion du dernier œuf, ils sont déjà capables de marcher, de nager, de plonger et de se nourrir. Pesant environ 100 g à la naissance, les petits grossissent rapidement. À six semaines, ils pèsent environ 2 kg, ont perdu le duvet jaunâtre de leur naissance, ont acquis leur plumage juvénile gris et blanc, et commencent à voler. Les oisons sont prêts à entreprendre la migration vers le sud dès la première semaine de septembre. Le mâle et la femelle s’occupent tous les deux des petits pendant une période qui peut s’étendre sur un an et même plus.
Il y a toujours des Oies non reproductrices dans la troupe. Il arrive aussi que des Oies, qui normalement se reproduisent, laissent passer une année si elles n’arrivent pas à accumuler des réserves suffisantes de graisse et de protéines ou si les conditions climatiques ne sont pas favorables. En particulier, si l’aire de reproduction est recouverte d’une épaisse couche de neige au printemps, cela peut limiter l’accès aux sites d’alimentation et de nidification et forcer certaines Oies à ne pas se reproduire. Dans un tel cas, les oiseaux non reproducteurs perdent leurs plumes de vol en juillet et sont incapables de voler pendant environ trois semaines, le temps que repousse leur nouveau plumage. Les Oies reproductrices entament leur période de mue plus tard et recouvrent leur capacité de voler au moment où leurs petits prennent leur premier envol, soit à la mi-août.