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Un homme avec une grosse truite.

Lorsque la Fédération m’a demandé de dévoiler six de mes secrets de chasse et pêche, j’avoue que j’ai été surpris. Même si nous sommes chroniqueurs dans le domaine, nous devons faire comme tous les amateurs qui pratiquent la chasse et la pêche et trouver des solutions. Il est certain toutefois que comme nous sommes plus souvent sur le terrain, nous avons développé des techniques qui peuvent être plus profitables, si vous me permettez l’expression. J’ai donc décidé de diviser le tout en parts égales en y allant avec trois secrets de pêche et trois de chasse.


 

La pêche

1. Il ne faut jamais rien tenir pour acquis lorsque l’on pratique la pêche. À certaines périodes de l’année, les poissons peuvent avoir un comportement plus prévisible. Toutefois, dans l’ensemble, il n’en demeure pas moins que souvent, ils sont imprévisibles. Lorsque je me présente sur un nouveau plan d’eau, ma première réaction est de chasser le poisson, littéralement. Je vais pêcher à la traîne pour savoir dans quelle zone de confort il se trouve au moment où je suis sur place. L’utilisation d’un sonar peut aider, c’est certain, sauf que j’aime bien déjouer l’animal dans son milieu à partir de mon instinct. Prenez donc le temps de bien fouiller votre lac.

2. Tout le monde voudrait avoir la recette magique, sauf que, quelle que soit l’espèce, si, malgré de bons efforts, vous n’avez pas de succès, ne vous gênez pas pour modifier vos appâts, la présentation ou le montage. Très souvent, j’invente carrément des montages qui peuvent paraître farfelus pour mes compagnons de pêche. Par exemple, j’ai décidé d’y aller avec un montage de mon cru dans les eaux du lac Manitou à la pourvoirie Mabec. J’ai placé au bout de ma ligne une Toronto Wobbler martelée de couleur arc-en-ciel avec, juste derrière, attaché à la cuillère, un Streamer double Muddler Minnow. Dès les premiers passages, j’ai capturé des ombles chevaliers. En utilisant la même technique sur la rivière Manitou, qui alimente le lac, j’ai récolté de très belles mouchetées de quatre et cinq livres. Dites-vous bien que l’audace, ça paie très souvent.

3. Durant la saison de pêche, le poisson change ses habitudes de vie. Au printemps, alors que l’eau est plus froide, il sera actif durant toute la journée. Plus tard, lorsque la grosse chaleur arrive, il sera plus actif tôt le matin ou tard en fin de journée. Suivre les habitudes de vie du poisson représente sans aucun doute un gage de succès.

La chasse

1. Sur plusieurs territoires de chasse, il est possible de pratiquer son activité favorite en profitant des services d’un guide professionnel. Personnellement, la première chose que je fais en arrivant sur les lieux est de discuter ouvertement avec le guide pour tout savoir sur ce qui se passe sur le territoire. Il y vit durant des mois, observant les animaux, leurs habitudes, leurs activités au cours de la journée. Il possède une connaissance approfondie du terrain. Mon secret est de me fier aveuglément à ses instructions, parce qu’il n’a qu’un seul but : nous faire connaître du succès.

2. On me mentionne souvent que je connais du succès parce que je suis un chroniqueur et que mes hôtes veulent me favoriser. Il n’y a rien de plus faux, parce que les réactions d’un gibier, personne ne peut les prévoir. Personnellement, quel que soit le territoire où je me rends pour chasser, je prends le temps nécessaire pour bien me préparer. Je consulte les cartes, vérifie scrupuleusement la topographie, surveille l’emplacement des points d’eau, les coulées où le gibier peut se déplacer. J’accumule le maximum d’information disponible pour me sentir à l’aise dans cet habitat où le gibier est chez lui et où moi, je suis l’étranger. Une bonne préparation peut faire la différence. C’est le secret.

3. Il existe sur le marché une foule de produits qui sont offerts pour masquer notre odeur humaine lorsque nous nous trouvons en forêt. Après de nombreux essais, je dois vous avouer que le meilleur résultat que j’ai obtenu, c’est avec l’odeur de terre noire. Il n’y a pas un animal qui va se méfier de cette odeur qu’il trouve habituellement dans son habitat. Pour entrer dans le territoire, me déplacer sans problème, sans éveiller les soupçons, j’utilise cette façon de faire depuis des années.

Par Julien Cabana, dans le cadre du Guide de la pourvoirie